C’est l’histoire de ton don

Voici ce qui pourrait bien être ton histoire…

En lisant ces lignes, tu apprends que 5193 personnes ont pu bénéficier d’une greffe sur les 18976 en attente en la seule année de 2013. Tu te dis qu’un ratio d’1 personne sur 4 c’est pas suffisant, et qu’il y a là pénurie.

Si t’es pas chaud pour donner tes organes, tu vas alors devoir t’inscrire sur le registre national des refus pour t’assurer que ça n’arrivera pas. Tu verras c’est en fait très simple et très rapide.

Sinon, t’es déjà donneur potentiel, manque plus qu’à le dire à tous tes proches ! Si tu aimes l’idée de donner ton coeur mais que tes yeux sont le reflets de ton âme et que tu le les donnerai pour rien au monde, c’est la seule option valable, donc surtout sois bien claire lors de ton coming-out en précisant ce que tu veux donner ou non ! Une lettre posthume, c’est romantique et ça peut aussi faire l’affaire.

Tu peux aussi faire ta carte de donneur, c’est un document non légal mais qui permettra à tes proches de se (ré)conforter dans ta décision.

C’est fait ?

Allez j’attends…

Bien !

Maintenant, voyons concrètement comment tu vas pouvoir sauver des vies…

valar morghulis

Tous les hommes doivent mourir, c’est un fait. Maintenant que c’est rappelé et que les angoisses sont levées, on peut continuer ton histoire.

Déjà, de ton vivant, tu as peut-être fait don de ton sang, de ton sperme/tes ovocytes (les deux ? O.o), de ta moelle épinière ou encore d’un rein.

Pour le reste, faudra attendre ta mort. Voilà comment les choses vont se dérouler…

Ca y’est, tu es mort. On vérifie que les organes ne sont pas lésés suite à un accident et on demande éventuellement l’accord du procureur de la république si une enquête à eu lieu, et plein de paramètres sont pris en compte si c’est une maladie qui t’as salement achevé. Une rémission d’au moins 5 ans après un cancer est nécessaire.

Et on s’en fou de ton âge, on est tous égaux face à la mort.

Un médecin va voir ta famille et lui annonce la gravité de ta situation. Plus tard il annonce ta mort encéphalique. On laisse le temps à ta famille de se faire (un peu) à l’idée, et on essaie de savoir rapidement si elle est partante pour le prélèvement. Si elle refuse, sa décision sera toujours respectée, le deuil passe avant les besoins de greffons.

Si tu ne t’es pas enregistré sur le le registre national des refus, tes proches peuvent accepter le prélèvement, donc si tu es contre, veille à bien t’y inscrire. Il n’y a rien de plus douloureux pour ta famille que de peut-être aller à l’encontre de ta volonté. On a beau essayé de savoir si t’étais du genre généreux, c’est pas suffisant pour en être certain !

Ca y’est, l’accord est passé, et ta mort est déclarée. On va pouvoir t’hospitaliser en réanimation pour maintenir ton corps bien au chaud, le temps de vérifier quelques petites choses…

Si tu bois de manière régulière, l’Agence de Biomédecine doit donner son accord au préalable après une évaluation.

Si tu es fumeur, on vérifie au bodyscanner l’état de tes organes.

On fait systématiquement une sérologie (recherche de maladie) ainsi qu’un angioscanner ou un encéphalogramme par deux fois pour vérifier que t’es plus là-dedans.

Tes organes pètent encore le feu et veulent continuer à être utiles ? Direction le bloc pour les maintenir chaud !

Après le prélèvement on remet ton corps au propre pour le restituer dans de bonnes conditions, et permettre à tes proches d’effectuer les rites funéraires nécessaires. D’ailleurs, c’est là qu’on les appelle, et on n’hésite pas à leur proposer une aide psychologique sur plusieurs années si le besoin se fait sentir.

Pendant ce temps, on a vérifié les compatibilités morphologiques et ton groupe sanguin, et le premier malade compatible qui est sur la liste d’attente (qui est aussi celui pour qui une greffe est la plus urgente) apprend la nouvelle.

Même mort, tu vas lui sauver la vie et il t’en remercie.

Pour aider tes proches dans le deuil, ils pourront savoir si les greffes ont été un succès, mais n’en seront jamais plus sur le(s) receveur(s).

Petites précisions « Just in case »

Si t’es à l’étranger, on contacte le consulat français et on recherche activement ta famille pour son accord. Si tu n’as pas la nationalité française, on s’adresse directement au consulat de ton pays d’origine.

Ah ! Au fait…

Si jamais on vous le demande, j’ai une sacrée phobie de tout ce qui grouille, donc plutôt que de leur donner à bouffer, prenez tout.

Et puis je rentrerai avec plein d’autres sur le panthéon des héros anonymes telle une rockstar.

Souhaiteriez-vous me payer une bière, M. le soldat inconnu ?

Merci à l'équipe soignante qui s'occupe des prélèvements au CHU de Calais pour toutes les infos utiles.

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